Denis Savary | Avant demain | Château de Penthes

Avant demain

group show

 

September 5 - December 13, 2020

 

The Château de Penthes houses the Fonds cantonal d'art contemporain on three floors
The Museum of the Swiss Abroad undergoes a facelift. The exhibition, curated by Karine Tissot, is entitled "Avant Demain". It features some one hundred works.

 

For a long time, it was Sleeping Beauty's castle. Penthes was magnificent, if you knew how to abstract it from the architectural monstrosities of international Geneva. The trees in the park were enough to make you dream, even if the most sumptuous (a giant sequoia) was struck by lightning in 1993. The house, on the other hand, was worth what it was worth. By dint of many transformations, this 18th-century residence had become shapeless. The state didn't really know what to do with it, other than use it as a talking shop for diplomats. It was therefore fortunate that the former Musée des Suisses au service de l'étranger, chased out of the Château de Coppet like an indelicate maid, was able to obtain it to house its collections. The institution, founded by the thundering Jean-René Bory (who died in 2009), changed its name in the process. "Au service de l'étranger", as my father used to tell me, smacked of "saber-rattling". Better to speak more soberly of the "Swiss Abroad".

Privé, le musée a vite connu des fins de mois difficiles. Alors que je travaillais à la «Tribune de Genève», j’ai «couvert» plusieurs conférences de presse annonçant sa mort prochaine, à moins que… Elles étaient en général tenues par Anselm Zurfluh, qui avait toujours l’air de débarquer de Suisse primitive, et par Bénédict von Tscharner, un ancien ambassadeur donnant lui l’impression de descendre de son arbre généalogique. Soyons clairs. Il leur fallait des sous. Les amis de naguère tendaient à partir pour une monde qu’on tend à qualifier de «meilleur». L’État menaçait par ailleurs de retirer aux Suisses de l’étranger la jouissance de l’immeuble, et ils n’auraient pas su où aller. Très historiques, les collections manquaient de «sex appeal». Il y avait là beaucoup de portraits de militaires, raides comme la Justice de Berne (1). Et encore ne s’agissait-il pas des originaux! Tout cela sentait un peu (et même beaucoup) la croûte. Il n’y avait à sauver qu’une merveilleuse commode Louis XV. La pauvre devait se demander ce qu’elle pouvait bien faire là.

 

Une nouvelle tête

Que faire? S’agripper bien sûr au château. Entrer dans la résistance. Et surtout animer l’endroit. Au fil du temps ont ainsi été organisées à Penthes des choses horribles, certes, mais aussi une ou deux bonnes expositions d’art contemporain. Je me souviens en particulier de la rétrospective montée autour du graphiste et photographe alémanique Peter Knapp. Il y avait ainsi un accrochage par an, dont je me demandais à chaque fois s'il serait le dernier. Notez que ce genre d’impression n’est pas forcément lié pour moi au château de Penthes. «Un château sur la mauvaise pente», disait déjà mon père.
And then, in October 2018 came a young man as curator, archivist and assistant administrator. An optimist. A brave man. Geoffrey Aloisi was not yet thirty. He'd been at Unesco, a great bastringue if ever there was one, and then at Sotheby's Geneva. Suffice it to say, he'd been through the ringer. So he put his faith in contemporary art. Today, it's a buoyant field. What's more, its use produces a rejuvenating effect, which beauty creams don't necessarily do. We had to give it a try. Geoffrey, who is a well-mannered and charming gentleman (as proof, he managed to put up with me!), therefore welcomed Karine Tissot as curator this summer. She had been awarded a grant from the Fonds cantonal d'art contemporain de Genève (not to be confused with the Fonds municipal!) to create not one, but two exhibitions (2). Karine, who is now at Lausanne's CHUV not as a patient but as a cultural animator, has a fine record of achievement behind her. And another one ahead, I hope. I often spoke to you about her when she was head of the Centre d'art contemporain d'Yverdon-les-Bains.

De Denis Savary à Laurent de Pury

Il y a donc là aussi bien des noms très attendus comme ceux de Denis Savary, de Sylvie Fleury, d’Alain Huck ou de Laurent de Pury, beaucoup de gens à (re)découvrir. Penthes, dont le second étage reste quasi vide en temps normal, a tout de même pu accueillir environ 135 pièces. Si les aquarelles de Michel Grillet ou les celluloïds pour dessins animés de Georges Schwizgebel restent minuscules, il y a de grosses choses. Enormes, même. La baleine grandeur nature de Christian Gonzenbach a ainsi dû rester dehors. Huit mètres… Le reste a réussi à entrer, sans donner l’impression de l’avoir été au chausse-pied. Il s’est trouvé une place pour une superbe photo d’animal mort d’Eric Poitevin. Pour les fausses gouttes noires d’Elena Montesinos. Pour les (nombreux) petits tableaux d’Hadrien Dussoix. Beaucoup de noms genevois, comme vous aurez pu le remarquer. Le fonds du FCAC ne fait-il pas partie de ce que Christian Bernard, ex-directeur du Mamco, avait appelé les «Biens communs» pour une exposition devenue historique au Musée Rath?

 

For further information, please visit the website:

https://www.bilan.ch/opinions/etienne-dumont/le-chateau-de-penthes-accueille-sur-trois-etages-le-fonds-cantonal-dart-contemporain

September 5, 2020
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